« Jésus souffla sur eux et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. » Déjà, lors de la création de l’être humain, « Dieu souffla dans ses narines une haleine de vie et l’être humain devint un être vivant. » La vie, qui dépend aussi du souffle, est une réalité à la fois infiniment discrète, fragile et en même temps pleine d’une force étonnante. Un brin d’herbe est capable de soulever le goudron et même le béton. Pour nous, les humains, le souffle, la respiration est un élément essentiel. Le coronavirus actuel nous le rappelle, parfois dramatiquement : les malades ont si souvent besoin de « respirateurs » ! Le geste de Jésus soufflant sur ses apôtres est le signe évident que celui qui se tient devant les disciples est bel et bien vivant, plus vivant même qu’il ne l’était avant sa mort sur la croix. Car son souffle est puissance de vie, d’une vie plus forte que la mort.
Oui, le souffle de Jésus va plus loin que le simple souffle qui anime nos poumons. Il donne aux disciples la mission d’être au service du pardon, de la réconciliation des êtres humains avec Dieu et entre eux, c’est-à-dire de lutter contre toutes formes de mal. C’est déjà ce que nous faisons en ces temps troublés. Mais Jésus nous permet de retrouver surtout la force de l’Esprit Saint, de respirer la force de l’amour sans lequel notre vie perd son vrai sens. Alors, au cœur de nos fragilités et de nos peurs, la Pentecôte vient comme le Souffle qui nous rappelle que si nous nous aimons les uns les autres, aucun virus ne pourra l’emporter sur la Vie.
abbé Jean Civelli
L’abbé Jean Civelli est prêtre depuis 1964. Pendant de nombreuses années, il a accompagné les communautés religieuses féminines de notre diocèse en tant que délégué épiscopal. Auteur de nombreux ouvrages et prédicateur apprécié, il est toujours actif au sein de la paroisse Saint-Pierre de Fribourg.