Journée mondiale des pauvres

Dimanche 13 novembre 2022 | abbé Philippe Blanc

En ce dimanche qui est la Journée Mondiale des Pauvres, je vous invite à méditer des passages du message que le pape François nous adresse pour ce jour :

La Journée mondiale des pauvres revient cette année encore comme une saine provocation pour nous aider à réfléchir sur notre style de vie et sur les nombreuses pauvretés actuelles.

Face aux pauvres, on ne fait pas de rhétorique, mais on se retrousse les manches et on met la foi en pratique par une implication directe qui ne peut être déléguée à personne. Parfois, une forme de relâchement peut prendre le dessus, conduisant à des comportements incohérents, comme l’indifférence envers les pauvres. Il arrive aussi que certains chrétiens, par attachement excessif à l’argent, s’enlisent dans le mauvais usage des biens et du patrimoine. Ce sont des situations qui manifestent une foi faible et une espérance molle et myope.

Nous savons que le problème n’est pas l’argent lui-même, car il fait partie de la vie quotidienne des personnes et des relations sociales. Ce sur quoi nous devons réfléchir, c’est plutôt la valeur que l’argent a pour nous : il ne peut pas devenir un absolu, comme s’il était le but principal. Un tel attachement empêche de regarder de manière réaliste la vie de tous les jours et brouille le regard en empêchant de voir les besoins des autres. Rien de plus néfaste ne peut arriver à un chrétien ou à une communauté que d’être ébloui par l’idole de la richesse qui finit par enchaîner à une vision de la vie éphémère et défaillante.

L’expérience de faiblesse et de limitations que nous avons vécue ces dernières années, et maintenant la tragédie d’une guerre aux répercussions mondiales, doivent nous enseigner une chose de décisive : nous ne sommes pas au monde pour survivre, mais pour qu’une vie digne et heureuse soit permise à chacun. Le message de Jésus nous montre la voie et nous fait découvrir qu’il existe une pauvreté qui humilie et tue, et qu’il existe une autre pauvreté, la sienne, qui libère et rend serein.

En se référant au témoignage de saint Charles de Jésus (Charles de Foucauld), le pape écrit : 

Il nous sera bon de méditer ses paroles : ‘Ne méprisons pas les pauvres, les petits ; non seulement ce sont nos frères en Dieu, mais ce sont ceux qui imitent le plus parfaitement Jésus dans sa vie extérieure : ils nous représentent parfaitement Jésus, l’Ouvrier de Nazareth. Ils sont les aînés parmi les élus, les premiers appelés au berceau du Sauveur. Ils furent la compagnie habituelle de Jésus, de sa naissance à sa mort […]. Prenons pour nous [la condition] qu’il a prise pour lui-même […]. Ne cessons jamais d’être en tout pauvres, des frères des pauvres, des compagnons des pauvres, soyons les plus pauvres des pauvres comme Jésus, et comme lui, aimons les pauvres et entourons-nous d’eux’. Pour Frère Charles, ce ne furent pas seulement des mots, mais un style de vie concret l’amenant à partager avec Jésus le don même de la vie.

Extraits du Message pour la 6e Journée Mondiale des Pauvres, « Jésus Christ s’est fait pauvre à cause de vous » (cf. 2 Co 8,9).