CHAQUE ANNÉE, la liturgie réserve ce chapitre 17 de l’Évangile de saint Jean pour le dimanche qui suit l’Ascension. Dans le récit évangélique, cette grande prière vient conclure le Discours après la Cène (Jn 14-17) où Jésus parlait longuement de son départ à ceux qui avaient cru en lui, et il les assurait d’une présence nouvelle au-delà des évènements de Pâques : sa passion (Jn 18-19) et les apparitions pascales (Jn 20 et 21). C’est maintenant que l’ « Heure » de Jésus est venue (cf. Jn 13,1 ;17,1), l’heure de la glorification de Jésus et du Père qui nous l’a donné (cf. Jn 17, 4-5).
Cette prière est le sommet du dialogue de Jésus avec son Père qui marque si fortement le 4e Évangile. Elle se divise facilement en trois parties que la liturgie nous offre successivement dans les années A-B-C.
Dans la première partie (Jn 17, 1-8), Jésus parle de son ministère terrestre qui s’accomplit et qui a commencé à révéler le vrai visage de Dieu et de son Christ : « connaître le seul vrai Dieu et connaître celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » Accomplissement de tout l’Ancien Testament : Jésus nous révèle Dieu comme étant son Père : « J’ai fait connaître ton nom » (v. 6) et par là, le don inouï de l’Incarnation du Fils en Jésus.
Dans la deuxième partie (Jn 17, 9-19), Jésus prie pour ceux qui l’ont suivi et qu’il va maintenant quitter ; il sait qu’ils vont être profondément marqués par les évènements de Pâques : sa mort en croix et sa Résurrection « le troisième jour » (cf. la note TOB sur Mt 16,22). Dans ces évènements, grâce au don de l’Esprit du Ressuscité, les disciples pourront alors commencer à découvrir la joyeuse nouvelle du salut (cf. note TOB sur Jn 17,10). Non seulement la découvrir pour eux, mais en devenir les témoins par leurs paroles et leur vie.
Mais le regard de Jésus dépasse le temps béni de son ministère parmi nous. La mission que le Père lui a confiée est le salut de toute l’humanité. C’est ce que Jésus exprime dans la conclusion de sa prière (v. 20-26) en l’ouvrant à tous ceux et celles qui, au cours des siècles, recevront et croiront à cette Bonne Nouvelle : « que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi (…) et que le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. » (17, 21-23).
Fr. Masséo Caloz, capucin