Nous considérons facilement la Pentecôte comme le terme des sept semaines du Temps Pascal, comme le point d’orgue des mystères du Christ après son Ascension.
Or, de même que le dimanche est non le dernier mais le premier jour de la semaine, ainsi ce cinquantième jour n’est pas une conclusion, mais un point de départ, un envol. Saint Luc lui-même le suggère en plaçant son récit de la Pentecôte et du don de l’Esprit Saint non pas à la fin de l’Évangile, mais au début des Actes des Apôtres. Il s’agit de l’acte de naissance de l’Église.
Durant quarante jours, le Ressuscité a fait parcourir comme un nouvel exode à ses disciples, afin de les faire passer du confinement apeuré et verrouillé par la tristesse à la retraite priante du Cénacle autour de la Mère de Jésus. Avec la Mère, en ces neuf jours d’attente comme un nouvel Avent, les disciples rassemblés se sont préparés à accueillir Celui que Jésus avait annoncé et que le Père avait promis : un autre Paraclet, l’Esprit de vérité qui sera pour toujours avec vous (Jn 14,16). Et l’Église est venue au monde, poussée par le souffle invincible de l’Esprit.
Déployons-nous sans réserve à ce Souffle créateur et recréateur ! Nul ne se sauve tout seul, mais si un seul accepte de déplier sa voile, toute la barque reçoit la poussée du vent et parvient au port.
Une moniale de la Maigrauge