La scène de l’Évangile (Mc 4,35-41) se passe sur le lac de Tibériade, ou mer de Galilée, ou lac de Génésareth. Ce lac a été cher à Jésus, il a été le cœur de sa prédication, il y a passé une grande partie de sa vie publique et c’est là qu’il a appelé ses premiers disciples. Après sa Résurrection, Jésus se tenait souvent là, sur le rivage : c’était son lac.
Fernand Legrand commente ce passage qu’il intitule : « À 13 dans un bateau » : les 12 apôtres et Jésus-Christ, et c’est grâce à ce treizième que toute l’équipe a été sauvée. N’ayons donc pas trop peur du chiffre 13 ! Ne retrouvez-vous pas un peu notre vie dans ce passage ? Nous nous sommes embarqués, pleins d’optimisme, de joie, d’espoir, de confiance, mais avons-nous pensé à prendre Jésus avec nous ? Pas ce Jésus qui a vécu il y a 20 siècles, mais Jésus qui,aujourd’hui, vit avec nous notre vie d’aujourd’hui. Quand ma foi vacille, j’en ai ras-le-bol, je suis fatigué⋅e, je n’ai plus envie d’avancer ; mais pourquoi avoir peur ? Jésus me dit : Je t’ai promis d’être toujours là et de vivre avec toi ce qui t’arrive. Mais sommes-nous suffisamment conscients de cette présence de Jésus ? Sommes-nous convaincus qu’Il emplit toute notre vie de sa présence ? ou est-ce que nous nous laissons envahir par la peur, le doute, comme les apôtres ? La foi ne consiste pas à dire « je crois » quand tout va bien, mais à dire : « Je crois et je Te fais confiance » quand tout ne va pas comme je voudrais. Notre foi doit s’appuyer sur ce Jésus qui est toujours là, et non sur l’apparence des choses qui ne vont pas bien.
Combien de fois la présence de Jésus nous échappe, et nous continuons à vivre comme si nous ne l’avions pas invité à nous accompagner, et nous n’entendons plus sa Parole : « Je suis avec vous tous les jours ». Je demande que ma foi en Lui me garde près de Lui dans les tempêtes qui menacent de me submerger, moi, l’Église et le monde entier. Jésus est là, au cœur de nos tempêtes, non pas pour les enlever comme par miracle mais pour nous donner sa paix et les vivre avec nous. Ne croyez-vous pas que, souvent, nous n’avons pas pleine conscience de la force que représente, pour nous, la présence du Christ à nos côtés ? ce Christ à qui le vent et la mer obéissent !
N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ car Il t’aime.
Sœur Denise Rouiller, de la Sainte Croix de Menzingen