Avec Benoît XVI, méditons le mystère pascal
Dimanches 2 et 9 avril 2023 | abbé Philippe Blanc
Notre pèlerinage nous a conduits aux portes de Jérusalem… avec le Christ, nous sommes montés vers la Ville pour y célébrer la Pâque. « Le but ultime de cette ‘montée’ de Jésus est l’offrande de lui-même sur la Croix, offrande qui remplace les sacrifices anciens. (…) Cette montée vers Dieu passe par la Croix… c’est la montée vers ‘l’amour jusqu’au bout’, qui est la vraie montagne de Dieu » (Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 2ème partie, p. 16).
L’heure de Jésus est désormais arrivée. « Avec la dernière Cène, est arrivée l’heure de Jésus, vers laquelle son œuvre était orientée depuis le début. L’essentiel de cette heure est circonscrit par Jean avec deux paroles fondamentales : c’est l’heure du ‘passage’ ; c’est l’heure de l’amour (agápè) ‘jusqu’à la fin’ » (p. 74). Avec le lavement des pieds, « Jésus manifeste l’ensemble de son service salvifique. Il se dépouille de sa splendeur divine, il s’agenouille, pour ainsi dire, devant nous, il lave et sèche nos pieds sales pour nous rendre capables de participer au banquet nuptial de Dieu » (p. 77).
Pendant le dernier repas qu’il partage avec ses disciples, Jésus rompit le pain et le leur donna pour qu’il fasse cela en mémoire de lui. « Le geste de Jésus est devenu ainsi le symbole de tout le mystère de l’Eucharistie… Nous bénéficions en elle de l’hospitalité de Dieu qui, en Jésus Christ crucifié et ressuscité, se donne à nous. Rompre le pain et le distribuer est donc une dimension intrinsèque de l’Eucharistie elle-même. La Caritas, le souci de l’autre, n’est pas un domaine secondaire du christianisme à côté du culte, mais elle est enracinée en lui et en fait partie » (pp. 153-154).
Après le chant des psaumes, ils partirent pour le Mont des Oliviers… « Précisément parce qu’il est le Fils, (Jésus) éprouve en profondeur l’horreur, tout le dégoût et la perfidie qu’il doit boire dans ce ‘calice’ qui lui est destiné : tout le pouvoir du péché et de la mort. C’est tout cela qu’il doit accueillir en lui, afin qu’en lui, tout cela soit privé de pouvoir et vaincu » (p. 181).
Crucifié. Jésus fait l’expérience de l’abandon mais « ce n’est pas n’importe quel cri d’abandon. Jésus récite le grand Psaume de l’Israël souffrant et prend ainsi sur lui tous les tourments non seulement d’Israël mais de tous les hommes qui, en ce monde, souffrent parce que Dieu leur est caché. Il présente devant le cœur de Dieu même, le cri d’angoisse du monde tourmenté par l’absence de Dieu » (p. 245). Puis tout est accompli. « Cet accomplissement extrême de l’amour est maintenant atteint, au moment de la mort. Il est vraiment allé jusqu’à la fin, jusqu’à la limite et au-delà de la limite. Il a réalisé la totalité de l’amour – il s’est donné lui-même » (p.254).
Après le sabbat les femmes vinrent pour regarder le sépulcre… elles cherchaient Jésus le Crucifié, mais il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. « Dans la résurrection de Jésus, une nouvelle possibilité d’être homme a été atteinte, une possibilité qui intéresse tous les hommes et ouvre un avenir, un avenir d’un genre nouveau pour les hommes » (p. 278).