Dimanche 12 mars 2023 | abbé Philippe Blanc
Après le désert et la montagne… il est temps de faire une halte auprès du puits de Jacob !
Revenir à Dieu comme on revient à une source… ne pas nous contenter de suivre les flots qui nous entraînent dans les doutes ou les angoisses, mais revenir à la fraîcheur de la première rencontre avec Celui qui nous donne l’eau vive… ne pas nous laisser étouffer par les bruits ou les rumeurs, mais retrouver le paisible silence qui facilite la rencontre avec le Messie, celui qu’on appelle Christ… qui nous fera connaître toutes choses.
En marchant, le pèlerin n’est pas bavard. Ce n’est pas le temps des discours, mais celui du silence intérieur et de l’émerveillement contemplatif. Toutes les énergies sont mises au service de l’ascension vers le sommet, sans oublier que l’on n’y parvient que pas à pas, dans la persévérance. Parfois même, il peut arriver que l’on tombe, mais le sommet attire. Le découragement et la démission ne font pas partie du programme du pèlerin. À son rythme, il avance et se laisse surprendre. Chaque pas supplémentaire est une victoire sur la tiédeur et l’indifférence. Il consent aux efforts nécessaires pour vaincre l’envie d’abandonner ou de se laisser prendre par la lassitude. Au bout de la route, au sommet du chemin, c’est un panorama nouveau qui lui est offert et une action de grâce qui jaillit de son cœur.
Tel est aussi notre itinéraire en ce temps du carême ! Dans le silence du cœur à cœur, retrouvons l’intimité du Père qui voit au plus secret de notre vie. Laissons-nous conduire par l’Esprit qui fait refleurir tous nos déserts passagers. Entrons dans la lumière du Fils bien-aimé qui fait resplendir sur nos visages la gloire des enfants de Dieu.
Au puits de Jacob, Jésus nous offre l’eau vive qui jaillit en nous pour la vie éternelle. Il nous dit que notre nourriture, c’est de faire la volonté du Père et d’accomplir son œuvre. Ainsi abreuvés et nourris, poursuivons notre marche car nous allons vers le Christ et c’est vraiment lui le Sauveur du monde.