De retour du Liban

Dimanche 6 novembre 2022 | abbé Philippe Blanc

UNE quarantaine de pèlerins sont partis à la découverte du Liban du 17 au 24 octobre. Un pèlerinage est un temps de « visitation » fraternelle pendant lequel les rencontres avec les communautés locales et les personnes ont une place essentielle. Cela n’empêche pas de feuilleter le livre d’histoire des civilisations à Tyr, Sidon, Byblos…, ou de se recueillir dans les lieux marqués par la présence des priants et des témoins de la foi dans la Qadisha (la Vallée sainte), ou auprès des saints Charbel et Nimatullah Al-Hardini, de sainte Rafka et du bienheureux Estephan Nehme.

Notre visitation nous a conduits à Beiteddine pour découvrir le beau palais de Béchir II, mais aussi pour participer à l’inauguration des nouvelles salles de classe de l’école paroissiale qui accueille des enfants chrétiens, musulmans et druzes. Les travaux de rénovation et d’aménagement ont pu être rapidement réalisés grâce au soutien généreux de nos paroisses. Nous avons pu constater avec bonheur que les fonds ont été bien utilisés. La joie et l’accueil des enfants, de leurs parents, des enseignants et de la directrice de l’école ont ému les pèlerins. L’archevêque maronite de Saïda avait fait le déplacement pour être présent et pour transmettre ses remerciements.

Parmi les autres rencontres, nous avons été touchés par les paroles claires, fortes et lucides de l’archevêque grec-catholique de Saïda. Beaucoup de familles libanaises sont confrontées à de graves difficultés économiques et les faibles revenus ne suffisent plus pour nourrir, soigner, éduquer… De tous les côtés, les besoins sont pressants. Les médicaments emportés dans nos valises vont permettre, par exemple, d’aider un dispensaire qui accueille plusieurs centaines de personnes gratuitement. La veille de notre départ, nous avons aussi rencontré des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul qui ont une grande école dans le centre de Beyrouth. Dans une partie de l’école, plus de 400 enfants sont accueillis et scolarisés gratuitement car les parents n’ont plus les moyens de payer l’écolage. L’une des sœurs, en charge d’un dispensaire très fréquenté par les plus pauvres, accueille et soigne gratuitement celles et ceux qui ne peuvent plus accéder aux soins hospitaliers.

C’est à Notre-Dame de Harissa qu’une fois encore nous confions nos angoisses et nos espérances. Qu’elle soutienne les affligés ! Qu’elle donne courage à ceux qui travaillent pour la paix ! Qu’elle intercède auprès de son Fils pour que soient trouvées les solutions justes et équitables aux problèmes d’autres peuples du Moyen-Orient, eux aussi en quête d’une vie sûre conforme à leurs aspirations !

S. Jean Paul II, 7 septembre 1989