AINSI donc, Corona oblige, la Fête-Dieu sera célébrée de façon bien particulière cette année ! Les paroisses ont reporté la solennité au dimanche et l’évêque vivra une miniprocession demain à Bourguillon. Les habitudes et les repères sont bousculés. Cela peut déstabiliser, mais cela peut également susciter une relecture de nos pratiques.
La solennité de la Fête-Dieu est bien ancrée dans le monde fribourgeois, même si les plus anciens ont vécu pas mal de changements depuis le temps où, enfants, ils devaient cueillir des fleurs pour embellir les reposoirs qui jalonnaient les parcours des processions du canton. Pour nous, aujourd’hui, qu’en est-il de cette Fête Dieu, solennité du Saint Sacrement, Corps du Christ ? Que et qui fête-t-on finalement ? Jésus Christ, Pain de Vie, comme il nous est rappelé dans l’évangile de Saint Jean. Mais encore … ?
Il est bon de s’attarder sur ces mots de la deuxième lecture : « Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps … ». Dans cette même épitre aux Corinthiens, nous retrouvons d’ailleurs ces propos de Saint Paul : « Vous êtes le corps du Christ ; et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps » (1Co 12,27).
Comment, dès lors, comprendre la solennité du Corps du Christ et son faste perceptible dans nos processions ?
Et si, pour la Fête-Dieu, il ne fallait pas tant montrer de façon ostentatoire le Corps du Christ dans le Saint Sacrement que de se laisser regarder par Lui ? Que Lui nous regarde et que nous nous voyions à travers Lui ? On l’aura compris, cela nous est offert à chaque célébration de l’eucharistie ! Alors profitons de le méditer et de le vivre lors de nos rassemblements en attendant de pouvoir célébrer une prochaine Fête-Dieu selon nos habitudes. D’ici là, prenons soin de ce Corps et … bonne fête !
Jean-Marc Buchs
Jean-Marc Buchs est marié et père de 4 enfants. Il est animateur pastoral et écouteur de rue dans l’UP Saint-Joseph.