SAINT PAUL sait trouver les formules qui bousculent et dérangent… Nous sommes souvent exposés au risque de nous laisser étouffer par les événements et à consentir à un certain fatalisme… « c’est ainsi, nous n’y pouvons rien… » Et c’est justement dans ces moments-là que la parole de l’apôtre nous rejoints. Il nous invite à ne pas subir mais à choisir l’audace des constructeurs du royaume. Il nous demande de ne pas nous décourager mais de prendre en main la part de mission qui nous est confiée. Même si la saison, la pandémie, la situation du monde nous pousseraient à nous enfermer et à hiberner, ce n’est pas la bonne solution ! Les uns et les autres, nous avons été choisis pour servir en la présence du Seigneur… alors, servons !
Ne restons pas endormis alors que nous pouvons être inventifs pour répondre aux besoins spécifiques des temps que nous vivons. N’oublions pas la fraternité, celle qui se manifeste simplement par un « bonjour » ou par une aide apportée à celle ou celui qui en a besoin dans notre entourage immédiat. La prudence et la vigilance ne nous empêchent pas d’être attentifs les uns aux autres, en particulier à l’égard des personnes âgées ou seules. N’attendons pas l’intervention d’une structure extérieure là où nous pouvons assurer une présence de proximité.
Dans sa dernière encyclique le Pape François s’exprime ainsi : « Si la musique de l’Évangile cesse de retentir dans nos maisons, sur nos places, sur nos lieux de travail, dans la politique et l’économie, nous aurons éteint la mélodie qui pousse à lutter pour la dignité de tout homme et de toute femme. (…) Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Église le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère caché de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière comme vocation de tous » (Fratelli tutti, n° 277).
La semence de l’amour fraternel a été semée en nous et c’est bien un de ces talents que le Seigneur nous a confié. Notre objectif n’est pas de lui rendre la semence mais les fruits nombreux qu’elle porte et donc, « ne restons pas endormis comme les autres » (1 Th 5,6).
Abbé Philippe Blanc