BEAUCOUP D’IMPRÉVUS dans notre vie que nous n’avions aucunement imaginés. En une semaine, tout a changé, notre fragilité humaine est réapparue subitement à nos yeux. Rien ne semble sûr : sur quel rocher pouvons-nous nous appuyer désormais ? Et pourtant nous, chrétiens, devrions avoir l’habitude de ne pas maîtriser notre vie : Dieu surgit, de façon souvent inattendue, pour nous conduire par des chemins inconnus de nous.
Premier imprévu, celui de l’Annonciation : Dieu demande à Marie la permission de venir, par elle, dans notre monde. Dieu ne fait jamais rien sans nous, encore moins contre nous. Nourrie de la Parole de Dieu, Marie savait ce qu’allait souffrir le Messie et donc elle-même aussi, la Mère du Messie. Sans hésiter, elle prononce son OUI. Mais, allez-vous me dire, c’est Marie… Prononcer un OUI à ce qui nous arrive paraît impossible.
Deuxième imprévu, ce cri qui retentit dans l’Évangile : « Lazare, viens dehors ! » Tout paraissait fini, le tombeau déjà refermé. Mais la voix forte de Jésus nous porte aussi à l’espérance dans la situation actuelle. D’abord en se rappelant ce que Dieu a fait pour nous dans le passé. Il nous a aidé, il nous aidera encore. Il ne nous lâchera pas ; ensuite la prière qui, sans être un prétexte pour ne pas prendre ses responsabilités, est un lieu de lutte pour grandir dans la confiance en Dieu et agir ensuite.
Le Pape François nous a demandé de prier le Notre Père le 25 mars. Dire Notre Père à Dieu, c’est avoir la certitude que Dieu s’est engagé envers moi, avant même que je me sois engagé envers Lui.
Abbé Marc Ruiz

Marc Ruiz est prêtre du diocèse de Nice, actuellement en temps sabbatique à Fribourg. Il partage son ministère entre la pastorale de la santé et les paroisses de l’unité pastorale Saint-Joseph.
Illustration : Résurrection de Lazare © Deloche/Godong/Leemage