Pour une église synodale : communion, participation, mission

Nous sommes invités à un processus synodal, c’est-à-dire à cheminer ensemble (synode signifie chemin commun). Ce processus implique l’Église dans le monde entier, et nous entrons dans une première phase qui touche chaque diocèse.

Cheminer implique un mouvement : nous ne partons pas du principe que maintenant tout est parfait et qu’il n’y a qu’à continuer. Depuis le début de son pontificat, le pape nous répète que le principe pastoral le plus mortifère est On a toujours fait comme ça. Certes il ne s’agit pas de refaire la foi, comme si un ange pouvait venir nous apporter un autre évangile que celui que nous avons reçu. C’est la même Église de Jésus-Christ qui chemine en demandant au Saint Esprit de l’éclairer.

Cheminer ensemble : avec qui ? C’est une question à nous poser, en nous rappelant du point fondamental : nous sommes chrétiens – du Christ – donc nous cheminons d’abord avec le Christ. Nous le faisons à la lumière du Saint Esprit qui crie en nos cœurs « Abba, Père » et sans lequel nous ne pourrions dire que le Christ est Seigneur. Le chemin continue par la prière et la lecture de la Parole de Dieu. Nous le faisons ensemble en nous écoutant mutuellement et en discernant les questions implicites et explicites de notre société, avec une attention particulière aux personnes qui ne pensent pas pouvoir recevoir quelque chose de nous.

L’objet immédiat de ce processus est la synodalité. On me demande si c’est une réflexion centrée sur nous-mêmes. Pas vraiment, mais aussi. Il s’agit de percevoir ce qu’est l’Église : notre baptême fait-il de nous des membres actifs dans la transmission du « don de Dieu » ? De nouvelles questions ont toujours permis à l’Église de mieux expliciter sa foi et son espérance. Nous sommes maintenant dans une époque de bouleversements et incertitudes, où les jeunes se demandent s’ils ont un avenir : comment leur communiquer notre espérance, la joie de la Bonne Nouvelle ? Cela arrive alors que nous sommes confrontés à nos questions internes, notamment à des scandales de grande ampleur que les responsables ne savent comment aborder avec vérité, empathie et efficacité. 

Dans le processus demandé par le pape, la phase diocésaine sera brève, mais elle n’est pas un aboutissement. J’invite donc les unités pastorales, les communautés et mouvements religieux […] à entrer dans ce chemin d’écoute et de discernement. Cette consultation prendra des formes adaptées aux situations locales.

Merci au Saint Esprit de nous unir et de nous guider, et à vous de l’écouter ensemble et de vous écouter mutuellement. Ce processus mondial est aussi local : nous avons grand besoin de notre soutien mutuel, merci à vous aussi dès maintenant !

+ Charles Morerod op