« Ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi »

Dimanche 16 octobre 2022 | abbé Philippe Blanc

DANS son expérience personnelle, saint Paul reconnaît qu’il a été mis à part et appelé par la grâce de Dieu. Il a été choisi pour qu’en lui soit révélé le Christ et que sa parole soit annoncée parmi les païens (cf. Ga 1,15-16). Cette expérience est aussi la nôtre ! Dans la diversité de nos histoires et de nos vies, nous sommes aujourd’hui choisis, appelés, touchés par la grâce, envoyés pour partager et transmettre ce que nous avons reçu. Cela n’a rien à voir avec des vœux pieux ou des projets pour plus tard. Le malaise, le mal-être et la fragilité que nous connaissons dans nos communautés ont entre autres pour origine que ce choix, cet appel et cet envoi semblent ne pas nous concerner ou ne s’adresser qu’à quelques-uns.

S’adressant à son disciple Timothée et, à travers le temps, à chacune et chacun d’entre nous, saint Paul donne comme conseils : « ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi », « tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus », « proclame la Parole, interviens à temps et à contre-temps » (cf. 2Tm 1,6.13 ;4,2). 

Le don gratuit de Dieu, nous l’avons reçu au jour de notre baptême, de notre confirmation, et chaque fois que nous vivons une vraie rencontre avec le Seigneur dans une relation d’amour. Les paroles solides, nous les écoutons dimanche après dimanche, comme dans notre lecture personnelle des livres de la Bible et dans les partages autour de la Parole. Alors, à nous maintenant de trouver les moyens et les occasions pour proclamer la Bonne Nouvelle dans l’ordinaire de nos jours. Il y a la « proclamation silencieuse » par le témoignage de notre vie personnelle et la qualité humaine de notre présence de compassion et d’espérance. Il y a la proclamation à haute voix par la catéchèse (qui s’adresse aux enfants, aux jeunes et aux adultes) et la prédication, mais aussi – comme nous le rappelle saint Paul – par la dénonciation du mal, l’éducation dans la justice, les encouragements donnés avec patience, le souci de partager nos raisons d’aimer, de croire et d’espérer (cf. 2Tm 4,2).

Et, en tout cela, « souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David : voilà mon évangile » (2Tm 2,8) !